Revue de presse web : Un avocat de La Rochelle en prison

, Revue de presse web  : Un avocat de La Rochelle en prison

Sur cette parution, un nouvel encart qui va parfaire notre revue de presse sur « la justice ».

Le titre (Un avocat de La Rochelle en prison) est sans équivoque.

L’auteur (annoncé sous le nom d’anonymat
) est positivement connu pour plusieurs autres éditoriaux qu’il a publiés sur le web.

Vous pouvez par conséquent vous fier aux informations qu’il édite.

Le papier a été publié à une date mentionnée 2022-07-22 23:55:00.

Un avocat rochelais, bipolaire, avait menacé plusieurs personnes, dont sa bâtonnière. Il a été maintenu en prison à l’issue d’un procès surréaliste.

M Patrice Brossy, avocat au barreau de La Rochelle – Rochefort, égrène son chapelet. Il est dans le box des accusés, encadré par des surveillants de l’administration pénitentiaire qui viennent de l’extraire de détention. Aucune réaction à l’énoncé des 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis probatoire prononcé à son encontre par le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe.

Masse
et machette en mains, il menace sa propriétaire

Une attitude détachée à l’image d’un procès surréaliste qui s’est tenu lors d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Poitiers, vendredi 22 juillet 2022. L’avocat était poursuivi pour violences avec arme, menace de crime et port d’armes.
Enfoncé dans sa « spirale en enfer », comme il l’a décrit, l’avocat dégoupille une première fois, le 31 mars 2022. La propriétaire de son logement, qu’il occupe depuis dix ans, vient lui annoncer qu’elle met en vente la maison. Patrice Brossy prend ça pour une agression: il insulte et sort masse et machette de 40 cm d’une voiture en les brandissant face à elle et son fils. Une image digne du film La Cité de la peur. Sauf qu’ici, ce n’est pas du cinéma. La victime, choquée, s’est vu prescrire trois jours d’interruption totale de travail (ITT). « Elle avait un regard agressif, elle se croit tout permis, et moi je n’insulte personne! » se défend le prévenu.

« Ceux qui m’ont fait
des crasses payent »

Cette affaire aurait pu en rester là. Interpellé quelques heures plus tard au tribunal judiciaire de La Rochelle, M Patrice Brossy est entendu en audition libre. Il reprend sa vie et récidive le 28 juin 2022, lors d’une journée de tous les dangers.
Il embauche deux vigiles pour l’accompagner à l’assemblée générale de l’ordre des avocats. L’avocat est en guerre contre ses confrères. « C’est la franc-maçonnerie! Maintenant, je fais le ménage. Ceux qui m’ont fait des crasses payent. »
Mais avant de se rendre à la réunion organisée à Fouras, l’avocat décide de faire payer la concession Mercédès de Puilboreau. Il y a un problème, selon lui, avec l’achat de sa dernière berline allemande. Encadré par deux « golgoths », il pénètre dans le commerce et gaze le chef des ventes avant de repartir aussi sec. Crissements de pneus compris.

Menaçant à l’AG
de l’ordre des avocats

Quelques minutes plus tard, même scénario à l’assemblée générale de l’ordre. Costard et lunettes noires, l’avocat de 1,67 m pénètre avec un gros sac au milieu d’une assemblée d’une centaine de confrères. Les vigiles referment la porte. Il se dirige vers M Catherine Cibot-Degommier, bâtonnière. « Je me suis dit: « On va tous mourir. » C’était d’une violence inouïe, certains confrères se sont échappés par la fenêtre… » a-t-elle raconté à la barre du tribunal.
M Patrice Brossy, suspendu depuis le 9 juin 2022 du barreau dans le cadre d’une procédure disciplinaire ouverte à son encontre, se justifie: « Il y a ma maladie qui me fait surréagir. Pendant trente-cinq ans, je me suis excusé d’exister, j’ai toujours été arrangeant, ce n’était pas des menaces, c’était de l’humour. Tout le monde sait que je suis un provocateur. »

Avec une arme de poing
factice à la station-service

Dans sa dernière mise en cause, l’avocat n’a pourtant pas fait rire la pauvre hôtesse de caisse de la station-service du Leclerc de Lagord. Sa carte bancaire ne passait pas pour payer les 35€. Il prend une arme de poing factice dans la boîte de sa Jaguar et la menace.
Des vigiles arrivent, l’un d’eux tente de l’arrêter au moment où il part. Il sera interpellé quelques minutes plus tard par les policiers. Dans son coffre, un arsenal avec machette, masse, arbalète… « Tout ça, c’était pour ma sécurité », s’est-il justifié auprès de la présidente du tribunal.
Derrière ces faits et ce procès hors norme, la maladie a été constamment sous-jacente. Patrice Brossy est bipolaire. Il a déjà fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. L’expert qui l’a rencontré évoque « un discours exalté sans élément hallucinatoire, pas de délire » mais « une personnalité rigide avec une difficulté à se remettre en cause », un « sentiment de toute puissance. »

« Je sais qu’il est fragile,
en souffrance »

Et s’il n’y a pas eu, selon lui, une abolition du discernement, il peut y avoir eu altération au moment des faits. Avant les plaidoiries des parties civiles (qui ont demandé plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts), l’avocat a annoncé qu’il arrêtait sa profession au 31 décembre 2022. « J’ai des projets avec des amis pour faire du spectacle. »
Pas revancharde, la bâtonnière n’a pas souhaité se constituer à titre personnel mais porter la parole des avocats du barreau rochelais. Elle n’a rien demandé: « Je sais qu’il est fragile, en souffrance. »

repères

Les juges ont reconnu Patrice Brossy coupable de l’ensemble des faits. Il a été condamné à 18 mois de prison, dont 10 avec sursis probatoire pendant deux ans. Il a été maintenu en détention pour la partie ferme « au regard de la gravité des faits, du nombre de victimes et du risque de réitération », a justifié la présidente du tribunal, Emmanuelle Guédon. Patrice Brossy devra suivre des soins psychologiques. Il a interdiction d’entrer en contact avec les victimes, de paraître à l’ordre des avocats, à la concession Mercédès de Puilboreau, au Leclerc de Lagord, de détenir des armes pendant cinq ans. Des armes dont la confiscation a été demandée ainsi que pour tous les scellés sauf la Jaguar. Un renvoi sur intérêts civils a été demandé concernant les victimes de la concession automobile. Il devra verser 1.000€ de préjudice moral à la propriétaire de son logement, 500€ à son fils. Une expertise médicale a été ordonnée concernant l’hôtesse de caisse.

A lire sur un propos proche:

Faut-il durcir la justice ?,Ouvrage . A emprunter en bibliothèque.

La Justice de Dieu qui passe,(la couverture) . Disponible à l’achat sur les plateformes Amazon, Fnac, Cultura ….

Philosophie/Nietzsche/La moralité des mœurs,(la couverture) . Disponible à l’achat sur les plateformes Amazon, Fnac, Cultura ….