Le besoin croissant de réciprocité entre l’Inde et les Émirats arabes unis

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Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est rendu aux Émirats arabes unis («Émirats arabes unis« ) et le Qatar la semaine dernière dans le cadre d’une visite d’État au Moyen-Orient. Cette visite a conduit à la signature du traité bilatéral d’investissement Inde-EAU entre le Premier ministre indien Modi et le président des Émirats arabes unis, Mohamed Bin Zayed, le 13 février 2024. Parallèlement au traité bilatéral d’investissement Inde-EAU, les deux dirigeants ont assisté à la signature de huit les accords entre l’Inde et les Émirats arabes unis, y compris l’Accord de partenariat économique global («LCPE« ), l’accord-cadre intergouvernemental sur le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe et divers protocoles d’accord visant à relier les facilités de paiement pour des transactions transfrontalières transparentes entre les deux pays.

Parallèlement à cette signature historique, le premier sommet d’arbitrage Inde-MENA s’est tenu les 17 et 18 février 2024 à Hyderabad («Sommet« ). Organisé par l’une des institutions d’arbitrage les plus récentes en Inde, le Centre international d’arbitrage et de médiation,Hyderabad («IAMC« ), le Sommet a rassemblé des personnalités monumentales du monde de l’arbitrage, dont le juge Hima Kohli. de la Cour suprême de l’Inde, en tant qu’invité principal et juge Alok Aradhe, juge en chef de l’État de Telangana, en tant qu’invité d’honneur. Réunissant des experts mondiaux de l’arbitrage international sur une plate-forme unique, le sommet a vu la participation d’institutions d’arbitrage des Émirats arabes unis telles que le Centre d’arbitrage international de Dubaï.DIAC»), représenté par son directeur exécutif Jehad Kazim, l’Abu Dhabi Global Market («ADGM« ) Tribunauxreprésenté par son registraire et PDG Linda Fitz-Alan, le plus récent centre d’arbitrage à ouvrir aux Émirats arabes unis, le Centre d’arbitrage international d’Abu Dhabi ou arbitrateADreprésenté par son conseil Arno Janssens. Parmi les autres avocats et arbitres éminents en arbitrage qui ont participé à ce sommet figuraient le juge L Nageswara Rao.(39 Essex), juge RV Raveendran(Arbitre et ancien juge, Cour suprême de l’Inde), Paul Tan (Gibson Dunn), Vivek Kapoor (39 Essex) et ceux du Moyen-Orient, Dr Mahmood Hussain (M&CO Legal), Khushboo Shahdadpuri (Al Tamimi & Compagnie), Fatima Balfaqeeh et Arun Visweswaran (Addleshaw Goddard), Aarti Thadani (Norton Rose Fulbright LLP), Hari Krishna (Nimble Legal), Dilip Massand (Phoenix Advisor) d’autres parmi.

Dans cet article, nous examinons les domaines de stratégies et de synergies entre l’Inde et les Émirats arabes unis découlant des discussions qui ont eu lieu lors du sommet.

Faits saillants du Sommet

Dans son discours d’ouverture, la juge Kohli a abordé le développement de l’espace arbitral à travers le nombre croissant d’institutions d’arbitrage en Inde, aux Émirats arabes unis ainsi que dans la région MENA au sens large. Plus important encore, le juge Kohli a évoqué la notion de «barreau d’arbitrage spécialisé« notamment en Inde qui, selon elle, servirait à »promouvoir un changement culturel dans la communauté juridique, en positionnant l’arbitrage comme un domaine d’expertise de niche« . Le juge Kohli a également salué la position pro-arbitrage du système judiciaire indien dans les tribunaux indiens en soulignant les décisions historiques et récentes. En effet, un barreau d’arbitrage spécialisé est essentiel pour promouvoir l’Inde en tant que plaque tournante de l’arbitrage.

Dans son discours inaugural, Kazim a souligné la croissance des relations commerciales solides entre l’Inde et les Émirats arabes unis, qui sont passées d’un modeste 180 millions de dollars dans les années 1970 à un chiffre impressionnant de 85 milliards de dollars en 2022. Elle a également ajouté que la récente mise en œuvre du CEPA serait Ce chiffre a joué un rôle déterminant pour porter ce chiffre à 100 milliards de dollars d’ici 2030. Le gouvernement des Émirats arabes unis s’est également engagé à investir 75 milliards de dollars dans le secteur du développement des infrastructures en Inde et à s’associer à l’Inde dans le secteur des énergies renouvelables, faisant des Émirats arabes unis le quatrième investisseur en Inde.

Le juge Raveendran a souligné l’ingérence injustifiée et excessive des tribunaux dans les arbitrages. Il a noté que même si la loi indienne prévoit un délai pour le règlement des arbitrages en Inde, à savoir six mois pour les plaidoiries et douze mois pour la détermination de l’affaire, lorsque la sentence est contestée devant les tribunaux, il n’existe pas de délai similaire pour décider de l’affaire. défi.

Dans son discours, le juge Rao a soulevé une considération importante : alors que les investissements et les activités commerciales augmentent en se concentrant sur les Émirats arabes unis, il s’est demandé pourquoi la résolution de leurs différends ne suit pas de la même manière et continue de se faire par le biais de mécanismes occidentaux.

Le juge Aradhe, juge en chef de Telangana, a attiré l’attention sur le devoir des tribunaux de garantir le caractère sacré du processus d’arbitrage et de veiller à ce que les sentences soient rigoureusement appliquées.

Le sommet de deux jours comprenait quatre sessions le premier jour traitant des aspects techniques de l’arbitrage et trois sessions traitant de l’environnement d’arbitrage entre la région MENA et l’Inde. Les discussions ont porté sur la diversité juridictionnelle aux Émirats arabes unis et sur la diversité croissante au sein du DIFC, de l’ADGM et des institutions d’arbitrage du pays. Les discussions ont également porté sur les défis et les opportunités dans le cadre du traité bilatéral d’investissement entre l’Inde et les Émirats arabes unis. de 2013.

Exécution des sentences arbitrales des Émirats arabes unis en Inde

L’une des questions soulignées lors du sommet était l’exécution des sentences arbitrales en Inde, où le siège de l’arbitrage est aux Émirats arabes unis. Partie II de la loi indienne sur l’arbitrage et la conciliation de 1996Loi sur l’arbitrage« ), traite de l’exécution des sentences en vertu de la Convention des Nations Unies pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères (« Convention de New York« ). Les sentences étrangères peuvent être exécutées en Inde, s’il s’agit d’une sentence rendue dans un État signataire de la Convention de New York, sous réserve de remplir deux conditions conformément à l’article 44 de la loi sur l’arbitrage :

« (a) en vertu d’un accord écrit d’arbitrage auquel s’applique la Convention énoncée dans la première annexe, et

(b) dans l’un des territoires tels que le gouvernement central, étant convaincu que des dispositions réciproques ont été prises, peut, par notification au Journal Officiel, déclarer être des territoires auxquels s’applique ladite Convention

Par ailleurs, les Émirats arabes unis ne figurent pas dans la liste des territoires notifiés par le gouvernement indien aux fins de l’article 44 de la loi sur l’arbitrage. Par conséquent, à l’heure actuelle, les sentences des Émirats arabes unis ne peuvent pas être appliquées directement en Inde.

La manière de contourner cette technicité se fait grâce à la notification du 17 janvier 2020 («Notification » » émis par le gouvernement indien déclarant les Émirats arabes unis comme territoire pratiquant la réciprocité aux fins de l’article 44A du Code de procédure civile.CPC« ). Conformément à l’article 44A du CPC, les décrets adoptés par certains tribunaux des Émirats arabes unis peuvent être appliqués en Inde. Par conséquent, les sentences rendues aux Émirats arabes unis doivent être ratifiées et converties en décrets (c’est-à-dire en jugements) devant les tribunaux des Émirats arabes unis avant d’être exécutées en Inde en vertu du CPC. Par exemple, une partie bénéficiant d’une sentence du DIFC pourrait demander aux tribunaux du DIFC de ratifier la sentence et ainsi de convertir la sentence en un jugement du tribunal du DIFC qui serait exécuté en Inde sous la forme d’un décret en vertu de la notification et de l’article 44A du CPC.

La contestation potentielle due à l’article 44 de la loi sur l’arbitrage est l’une des raisons pour lesquelles les parties indiennes ne choisissent pas les Émirats arabes unis comme siège de l’arbitrage. Les investissements substantiels circulant entre l’Inde et les Émirats arabes unis rendent impératif la mise en place d’un cadre d’arbitrage solide. Cela rend également impérative la rationalisation du paysage du règlement des différends, afin de renforcer la coopération dans les sphères judiciaires et juridiques, ce qui inclut la reconnaissance et l’exécution des sentences rendues par les deux pays. C’est aforiorti à la lumière du fait que l’Inde est devenue le principal contributeur aux investissements directs étrangers à Dubaïainsi que les nombreux entrepreneurs indiens qui créent des entreprises et investissent aux Émirats arabes unis.

À propos, l’article XXV de l’accord entre l’Inde et les Émirats arabes unis sur la coopération juridique et judiciaire en matière civile et commerciale pour la signification des assignations, des actes judiciaires, des commissions, de l’exécution des jugements et des sentences arbitrales.Accord“), stipule que “Les sentences arbitraires prononcées sur le territoire de l’une ou l’autre des Parties seront reconnues et exécutées dans l’autre Partie.» sous réserve du respect de certaines conditions telles que le fait que la sentence soit basée sur un accord écrit des parties et que la sentence soit rendue sur des questions arbitrables conformément à la loi de l’État. En outre, la partie demandant la reconnaissance et l’exécution d’une sentence doit produire une copie de la sentence accompagnée d’un certificat de l’autorité judiciaire compétente de l’État requérant attestant que la sentence est exécutable ainsi qu’une copie certifiée conforme de la convention d’arbitrage. entre les parties en conflit.

La voie à suivre

Le Sommet a été un point de départ essentiel pour accroître la sensibilisation et promouvoir la collaboration régionale entre l’Inde et la région MENA. De telles initiatives devraient agir comme un catalyseur pour promouvoir la résolution des différends commerciaux transfrontaliers et contribuer à un écosystème d’arbitrage harmonieux et solide.

Les discussions mettent en évidence la nécessité pour l’Inde de déclarer les Émirats arabes unis comme un territoire réciproque pour la reconnaissance et l’application des récompenses attribuées par les Émirats arabes unis en Inde. Cela est conforme à l’engagement de faciliter les investissements transfrontaliers. Une telle décision renforcerait la confiance des investisseurs et jetterait les bases d’une collaboration économique durable entre l’Inde et les Émirats arabes unis.

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