Le contenu du Journal of International Arbitration, Volume 40, Numéro 2 (Avril 2023)

Nous sommes heureux de vous informer que le dernier numéro de la revue est désormais disponible et comprend les contributions suivantes :

Klaus Peter Berger, Clauses contractuelles d’arbitrage et réclamations non contractuelles

Les réclamations non contractuelles telles que les réclamations délictuelles sont-elles couvertes par des clauses d’arbitrage standard ? La loi italienne sur l’arbitrage contient une disposition qui semble résoudre ce problème en faveur de l’arbitrage mais qui est interprétée de manière restrictive par la Cour de cassation italienne. Dans d’autres juridictions, l’approche traditionnelle consistait à trouver la réponse en interprétant le libellé de la clause. La vision moderne consiste plutôt à se concentrer sur l’exigence d’« équivalence de fait » entre la créance non contractuelle et l’exécution du contrat qui contient la clause compromissoire.

lee carroll, Quelle place pour une clause parapluie dans la nouvelle génération de traités bilatéraux d’investissement ?

Dans la nouvelle vague de traités internationaux sur l’investissement, la protection des investisseurs fait l’objet d’un examen minutieux alors que les États cherchent à « rétablir » leur droit de réglementer. La clause parapluie est une protection des investisseurs en cours de réexamen. La perception, partagée par certains, est que la clause parapluie permet une « intrusion injustifiée » dans le droit d’un État à réglementer sur son territoire. Pour cette raison, la clause est de plus en plus omise des traités modernes. Cet article entreprend une analyse détaillée de la clause parapluie et de sa construction divergente par les tribunaux des traités d’investissement. Il se concentre sur quatre complexités particulières associées à la clause parapluie auxquelles les tribunaux ont été confrontés à ce jour. En menant cette analyse, l’auteur cherche à démontrer que, correctement construite, la clause parapluie n’a pas de ramifications profondes ou n’interfère pas avec le droit d’un État à réglementer. Il occupe une place importante dans la nouvelle vague de traités internationaux d’investissement mais doit être rédigé avec soin. Une formulation suggérée, qui a discuté à l’esprit les quatre complexités, est proposée.

Yves Herinckx, Exécution des sentences contre exécution des jugements dans l’UE : l’arbitrage doit rattraper son retard

Les sentences arbitrales sont plus faciles à appliquer au-delà des frontières que les jugements des tribunaux, grâce à la Convention de New York, et c’est l’un des principaux avantages de l’arbitrage par rapport aux litiges judiciaires. Dans l’Union européenne, cependant, cet avantage comparatif a été perdu depuis que la refonte du règlement Bruxelles I prévoit l’exécution des décisions dans toute l’Union sans qu’il soit besoin d’un exequatur local, tandis que les sentences arbitrales nécessitent toujours une procédure d’exécution dans chaque pays. Cet article soutient que l’arbitrage doit rattraper son retard et propose une modification limitée du règlement de refonte, prévoyant que les sentences arbitrales rendues dans l’Union européenne sont susceptibles d’exécution dans toute l’Union sur la base d’un exequatur unique dans le ressort du siège. L’exequatur unique proposé au siège sera facultatif ; il n’y aura pas d’exigence de « double exequatur ».

Thomas Dillon, Le droit humain à la liberté d’expression dans l’arbitrage entre investisseurs et États

Le règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE) par arbitrage en vertu de traités bilatéraux d’investissement (TBI) implique fréquemment l’application du droit international extrinsèque au TBI lui-même, soit comme principe d’interprétation, soit par importation dans le TBI de règles externes en tant que question de construction . Depuis la Seconde Guerre mondiale, un vaste domaine du droit a été développé par les tribunaux internationaux en vertu des traités relatifs aux droits de l’homme. Ces traités sont des instruments de droit international de statut égal à tout TBI. Cependant, lorsque les demandeurs ont introduit des réclamations ISDS concernant des investissements dans la télévision et la radiodiffusion, le droit des droits de l’homme, en particulier le droit à la liberté d’expression, a souvent été ignoré ou rejeté par les tribunaux arbitraux. Pourtant, une jurisprudence constante dans les tribunaux des droits de la personne prévoit clairement qu’il existe une présomption en faveur de la liberté de diffusion, présomption potentiellement importante pour le fond de tels litiges. Les protections conventionnelles fournies aux investisseurs dans le cadre des TBI exigent que les tribunaux appliquent le droit des droits de l’homme, de sorte que la présomption de liberté de diffusion impose aux États la charge de justifier le refus des autorisations nécessaires. Alors que l’ingérence politique dans les médias libres, souvent détenus par des étrangers, continue d’être signalée, la responsabilité sociale des tribunaux de prendre ces droits au sérieux devient pressante.

Rodrigo BarradaS & Jorge Vázquez, j

L’arbitrage de baseball (ou arbitrage de l’offre finale (FOA)) est un mécanisme de règlement des différends pour résoudre les controverses où chaque partie soumet une offre finale. Le tribunal arbitral doit alors trancher en ne retenant qu’une seule de ces propositions. Compte tenu des limites des pouvoirs des arbitres, ces procédures sont généralement plus courtes et moins coûteuses que les mécanismes traditionnels de règlement des différends. De plus, contrairement à l’arbitrage classique, les parties ont tendance à ne pas adopter de positions irréalistes ou extrêmes, ce qui pourrait favoriser un règlement à l’amiable puisqu’il s’agit d’une procédure du tout ou rien. La FOA pourrait résoudre efficacement les différends monétaires dans les secteurs où les parties cherchent à préserver la relation commerciale tout en évitant les retards inutiles. Par conséquent, l’arbitrage de baseball pourrait être avantageux dans les secteurs de la construction et de l’immobilier. Cependant, la plupart des institutions d’arbitrage n’ont pas de règles spécifiques pour la conduite des procédures d’arbitrage de baseball. Cet article propose une clause type pour les parties souhaitant soumettre leurs différends à la FOA. Dans notre proposition, l’arbitre recevra les offres finales des parties, puis rendra sa décision motivée, affirmant la justification du choix d’une offre plutôt qu’une autre.